Depuis la mise en cause des véhicules diesel pour rejet d'oxydes d'azote (NOx), dangereux pour la santé, les automobilistes jettent leur dévolu sur les voitures à essence. Ces dernières rejettent du dioxyde d'azote (CO2), un composé chimique contribuant à la formation d'ozone, un gaz qui favorise le réchauffement climatique. Face à cette augmentation de la pollution, palpable lors des journées chaudes et ensoleillées, les collectivités se doivent de prendre des mesures permettant de limiter les émissions de gaz toxiques, notamment pour les transports en commun dont elles assurent le développement. C'est ce qui conduit de nombreuses ville à s'équiper de tramways électriques.
Mais en matière de déplacements le bus reste un moyen de transport très prisé et moins coûteux pour la collectivité puisqu'il ne nécessite pas d'équipements lourds telles que des voies ferrées. Mais la plupart des véhicules sont équipés de moteurs diesel.
Si de plus en plus de villes se tournent vers des bus roulant au biogaz, - gaz produit par la fermentation de matières organiques, mais rejetant tout de même du dioxyde d'azote (CO2), mais en moindre quantité-, ou au GNV (Gaz Naturel pour Véhicules), d'autres choisissent des solutions plus vertueuses localement (*), avec des bus électriques ou à piles à combustible. C'est le cas de la ville de Pau qui se prépare à accueillir sa première ligne de bus à hydrogène.
Appelé « Fébus », du nom du célèbre Comte de Foix et Prince de Béarn, Gaston III dit Gaston Fébus, ce bus à haut de niveau de service a été présenté dernièrement par François Bayrou, Maire de Pau. Il sera mis en service sur une ligne, en 2019.
Un coût de 72 millions d'Euros
« Cette technologie "zéro émission" ne rejette aucun gaz à effet de serre ou polluant atmosphérique au cours de son utilisation, uniquement de la vapeur d’eau », assure Engie. L’autonomie des véhicules rechargeables en dix minutes, serait de plus de 300 km.
Plusieurs constructeurs de bus et d’automobiles ont mis au point des modèles de véhicules roulant à l’hydrogène, mais ils peinent à se développer à grande échelle. Dans le cas de la ville de Pau, c'est le constructeur européen Van Hool qui fournira les 18 véhicules qui seront utilisé sur l'unique ligne qui traversera traversera Pau du nord au sud . Van Hool a déjà commercialisé une cinquantaine de véhicules roulant à l’hydrogène (32 en Europe et 21 en Amérique du Nord) et introduit un peu plus de 200 véhicules BHNS (Bus à haut niveau de service ou Busway) dans 13 pays européens et en Martinique.
L'inconvénient de ce projet c'est son son coût qui s’élève à 72 millions d’euros, - moins cher toutefois qu'une ligne de tramway -, dont 53 millions d’euros de travaux d'aménagement des voies urbaines sur lesquelles seront amenés à circuler ces bus rapides. La ville compte sur des subventions européennes et régionales liées au choix de la technologie hydrogène. Celle-ci sont estimés à 7 millions d’euros.
(*) Si la pile a combustible est une solution moins polluante, elle nécessite du courant électrique pour assurer l'électrolyse qui permettra de produire de l'hydrogène. En France, la production électrique est, pour une majeure partie, nucléaire. Une énergie qui n'est donc pas très écologique. A noter toutefois que pour la ville de Pau, l'électricité nécessaire à la production d'hydrogène sera assurée par des panneaux photovoltaïques.